Société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France

SPPEF | novembre 2009

Un des grands combats de la SPPEF : contre l’implantation anarchique des éoliennes et pour la sauvegarde des paysages.

La  Politique de la France en matière d’énergies s’est infléchi depuis plusieurs années, depuis l’élaboration du Protocole de Kyoto, et la prise en compte des menaces que peuvent faire peser la prolifération des gaz à effet de serre (GES) sur le climat de la Terre, et surtout depuis le Grenelle de l’Environnement en 2007.

La France a commencé à se doter en conséquence d’une politique volontariste pour la réduction des GES et de développement des énergies renouvelables, tout a fait souhaitable. En Juillet 2006, c’est surtout  pour la production d’électricité, qu’elle a décidé de fixer la part des énergies renouvelables à 21% à l’horizon 2010. Objectif ambitieux, mais qui ne pourra avoir qu’un impact marginal, puisque la production d’électricité en France est à environ 95% d’origine hydraulique ou nucléaire, ne produisant pas de gaz à effet de serre.

Plus récemment, en  mars 2007, les Chefs d’Etats européens se sont fixé des objectifs pour 2020, connus sous le sigle des 3x20, dont l’un est de porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie globale ( et pas seulement pour l’électricité).

La loi du 3 août 2009, dite « Grenelle 1 » a adopté  le chiffre de 23% pour la France, grâce à une augmentation de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) de la production annuelle d’énergie renouvelable.

La France a choisi de donner une part très importante de ce développement des énergies renouvelables à l’énergie éolienne, multipliant les incitations, comme l’obligation d’achat par EDF de l’électricité d’origine éolienne pendant 10 à 15 ans à un prix de l’ordre de 3 fois ce qu’elle lui coûte actuellement, pour le plus grand bénéfice des promoteurs éoliens. Elle affiche un objectif de 10 000 MW éoliens installés fin 2010, L’objectif pour 2020 n’est pas encore officiellement fixé, mais le Ministère de l’Ecologie demande d’installer 25 000 MW, soit plus de 7 fois la situation de fin 2008, ce qui correspondant approximativement à 10 000 éoliennes de plus sur le territoire français.

La SPPEF s’est inquiétée, maintenant depuis presque 10 ans de cette politique et de sa mise en œuvre anarchique, mettant en danger les paysages de la France. En effet ces éoliennes industrielles récentes sont  gigantesques  (de l’ordre de 2 fois la hauteur d’une cathédrale), visibles à plus de 15 km, et écrasant par leur hauteur nos paysages traditionnels

A partir de cas concrets particulièrement destructeurs pour les paysages, la SPPEF a réussi a faire prendre conscience aux autorités responsables de la nécessité d’une meilleure réglementation pour ce développement. Avec le support des grandes associations nationales de défense du patrimoine (dites  G8), elle a obtenu quelques avancées significatives, comme :
  • le maintien de l’autorité du préfet pour la délivrance des permis de construire des éoliennes,
  • l’obligation d’une étude d’impact, et d’une enquête publique,
  • la définition de ZDE (Zones de développement Eolien) dans chaque département sous l’autorité du préfet ; zones qui doivent tenir compte « la protection des paysages, des monuments historiques et des sites remarquables et protégés ». 
Ces mesures apportent déjà de meilleures garanties pour le respect des paysages, mais elles laissent beaucoup de latitude dans l’interprétation de ces directives, et la porte ouverte à un important contentieux.

La France, encore 1ère destination touristique mondiale a tout à perdre de la dégradation de ses paysages. Beaucoup d’autres mesures sont demandées par la SPPEF, en particulier dans le cadre du projet de loi «dite Grenelle 2»,  pour laquelle la SPPEF a été  invitée à donner son avis auprès du Ministère, et aussi auprès des parlementaires qui examinent ce projet de loi, qui devrait être voté avant la fin de 2009. Citons :

  • le respect d’une distance d’au moins 10km, dont les éoliennes seront exclues, autour du littoral, des sites remarquables et protégés, et des monuments historiques, lorsque la protection de cônes de vues remarquables le justifiera. L’exemple ci-dessus de l’implantation des éoliennes de Bonneval sur le Loir implantées à 5km de l’église MH devrait être évité.
  • de maintien de la règlementation concernant les éoliennes, lors de leur passage sous le régime des ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement), voulue par le gouvernement : études d’impact et enquête publique, garanties financières pour le démantèlement en fin de vie,…) 
Une des mesures incluses dans les lois Grenelle est la mise en place de Schémas Régionaux du Climat de l’Air et de l’Energie, et plus particulièrement des énergies renouvelables. Le Ministère a demandé que son volet concernant l’éolien terrestre soit mis en place pour la fin 2009. Il doit préciser pour les éoliennes les zones propices et les zones exclues. La SPPEF participe localement aux ateliers de concertation qui sont mis en place sous l’autorité des Préfets de Région. 

Il ne reste pas moins que cette dégradation de nos paysages, que va entraîner le développement effréné des éoliennes, est accompagnée d’un coût prohibitif pour la collectivité pour un effet marginal sur la réduction des gaz à effet de serre (GES). 

L’obligation de rachat de l’électricité à un taux très élevé, que les consommateurs français retrouvent  dans les augmentations du tarif public, a été vertement critiquée par une Commission d’experts, la CRE, Commission pour la Régulation de l’Energie, qui a chiffré le coût pour la collectivité  à  environ 2 à 2,5 milliards d’euros par an, si les objectifs 2015 du gouvernement étaient atteints (27 milliards d’euros en tout), et la rentabilité sur fonds propres investis entre 20 et 40%, ainsi garantie aux promoteurs, rémunération plus que supérieure à la normale.   

De plus, le choix de l’énergie éolienne pour lutter contre les GES est contestable. Elle est en effet intermittente, et ne peut garantir une production d’électricité quand on en a besoin ; elle oblige donc la France à construire actuellement  des centrales supplémentaires permettant de faire face aux périodes de vent faible, principalement des centrales au gaz, qui vont au contraire augmenter les émissions de GES. 

Comme l’a très bien mis en évidence les conclusions du Grenelle de l’environnement, il serait bien plus efficace de s’attaquer aux causes majeures des émissions de GES  que sont en France le chauffage et les transports automobiles, et non pas la production d’électricité. Pour cela les domaines de développement des énergies renouvelables sont vastes et prometteurs, comme l’exploitation de la biomasse, agricole et forestière, ou  la géothermie et les pompes à chaleur, qui n’abiment pas les paysages.

Des incitations fiscales ont été mises en place pour favoriser ces énergies, mais les investissements en recherche, qui pourraient donner à la France une avance technologique, sont encore loin de ce qu’ils mériteraient d’être pour faire face aux enjeux futurs.

Pour plus de détails consulter le site internet de la SPPEF à http://sppef.free.fr/


La commune de DIO ET VALQUIÈRES, située dans le département de l'HERAULT, au pied des Cévennes, réunie trois hameaux DIO, VALQUIÈRES et VERNAZOUBRES, d'une importance quasi égale, et abrite 139 habitants sur une superficie de 1.877 hectares. La Gazette de Dio et Valquières est une initiative de citoyens concernés qui surveillent de façon critique la politique municipale.

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