Montady Les élus divisés sur le projet photovoltaïque

Midi Libre | Édition du samedi 27 novembre  2010
Le projet d'implantation   d'une ferme photovoltaïque à Montady (lire notre édition du dimanche 7 novembre) est loin de faire l'unanimité dans le village. Parmi les élus non plus. Déjà, à l'époque, le maire Alain Castan déclarait n'être « ni pour, ni contre »... Les élus d'opposition n'ont jamais caché leur refus de voir concrétiser cette réalisation. D'autres voix discordantes s'élèvent aussi parmi d'autres élus. Jean-Marc Teulé, en son temps élu sur la liste d'Alain Castan, est l'un d'eux. Aujourd'hui, il dit s'exprimer au nom de « quatre à cinq élus de la majorité ».

Rien dans cette affaire ne plaît à Jean-Marc Teulé : le projet, mais aussi l'enquête publique visant à la révision du Plan local d'urbanisme, dont la consultation vient de se clore en mairie. « En premier lieu, je
ne trouve pas normal qu'une municipalité intervienne pour des privés que ce soit l'entreprise First Solar et le propriétaire des terrains. Tous deux vont s'enrichir alors que les retombées pour la commune ne sont toujours pas claires. »

L'enquête publique et la rencontre avec le commissaire enquêteur n'ont visiblement pas rassuré l'élu. « Les données de ce projet n'étaient pas à jour (lire ci-dessous, NDLR). Je trouve très bizarre que l'on parle du projet qui associe Capestang alors que cette commune s'est désistée assez rapidement et ne fait plus partie du projet. »




Édition du samedi 27 novembre  2010
Jean-Marc Teulé poursuit : « Je me suis rendu, comme beaucoup de Montadynois, auprès du commissaire enquêteur afin de lui poser des questions et l'informer de mon opposition au projet de déclasser ces terres agricoles. Car il ne faut pas oublier que ces terres étaient encore exploitées il y a un an... »

Et de citer l'exemple de la préfecture du Gers qui vient de rendre un avis défavorable à un projet similaire sur la commune de Montréal-du-Gers, justement motivé par l'article R.111-14 du code de l'urbanisme. Ainsi, le projet « aurait pour effet de soustraire à l'activité agricole des terres récemment cultivées dont l'inaptitude à l'exploitation n'est pas établie ». Un cas presque identique à Montady. La conviction de l'élu est d'ailleurs confortée par la lecture de la loi dite du Grenelle de l'environnement II : « Les centrales photovoltaïques n'ont pas vocation à être installées en zone agricole. Une telle installation ne peut être envisagée que lorsque les terrains n'ont pas fait l'objet d'un usage agricole dans une période récente... »

« Ces terres n'ont jamais eu la vocation d'accueillir ce genre d'installation, insiste Jean-Marc Teulé. Dans le cas contraire, leur propriétaire les aurait payées bien plus cher. Mais peut-on lui donner tort : la location à First Solar va lui rapporter cinq fois plus que si elles restaient en zone agricole ! »

On l'aura compris, ce projet de production d'énergie renouvelable pourrait présenter bien des aspects séduisants... Or, mal ficelé, monté à la va-vite, il n'est pas prêt de mettre partisans et opposants d'accord.
  
Arnaud FAULI


La commune de DIO ET VALQUIÈRES, située dans le département de l'HERAULT, au pied des Cévennes, réunie trois hameaux DIO, VALQUIÈRES et VERNAZOUBRES, d'une importance quasi égale, et abrite 139 habitants sur une superficie de 1.877 hectares. La Gazette de Dio et Valquières est une initiative de citoyens concernés qui surveillent de façon critique la politique municipale.

Gazette de Dio et Valquières